Avenue du Port

300 platanes sauvés de justesse, 1.500.000 pavés menacés de disparition

Les 300 platanes qui séduisent Desvigne

Posted on | août 3, 2011 | 2 Comments

FRANCOIS ROBERT (Le Soir)

mardi 02 août 2011, 08:29

Urbanisme. Les opposants au projet de réaménagement du Port ont un allié : Michel Desvigne, paysagiste de renommée mondiale. Détruire les platanes, c’est détruire la perspective, dit-il.

Le ministre Grouwels refuse jusqu’à présent de retarder le réaménagement de l’avenue du Port, demandé afin de se donner le temps d’une étude approfondie du projetAu tour de Michel Desvigne d’entrer dans la danse. Ce paysagiste francais de réputation mondiale a été appelé par la Région bruxelloise pour dessiner le futur parc de Tour et Taxis, un espace vert de 20 hectares censé relier le canal à Laeken par une coulée verte. Il estime à son tour que le projet de bétonnage de l’avenue du Port est malvenu : il va modifier en effet le cadre physique des lieux. Autant l’éviter, si c’est possible.

C’est en principe le 15 août que doivent débuter les travaux de réaménagement de l’avenue du Port. Ce projet, voulu par la ministre Brigitte Grouwels (CD&V), entend bétonner (une couche de 70 cm) l’artère longue de 1,3 km, supprimer le million et demi de pavés et abattre les 300 platanes de l’artère. But de la manœuvre : permettre une augmentation sensible du charroi, camions en tête.

Depuis son annonce, le projet est controversé. Par les riverains, les associations, les gestionnaires du Tour et Taxis et même par la ministre de l’Environnement Evelyne Huytebroeck (Ecolo) qui demande un report du projet. Principal argument : ce projet a été imaginé alors que l’on pensait installer le Bilc, pôle logistique à Tour et Taxis. Le projet ayant été abandonné, bétonner l’avenue pour supporter une hausse du trafic des camions n’a plus de sens.

Michel Desvigne, lui, ajoute un autre argument : paysager. « Ce projet est connu depuis longtemps, ce n’est pas une surprise. Mais il était lié au pôle logistique. Sa mise en œuvre va modifier le site. Ces 300 platanes sont comme une ligne verte, une ligne d’horizon. Ce que l’on voit de loin, ce n’est pas le canal, ce sont les platanes. Ce grand boulevard a une présence physique très forte avec ces platanes. Si on les supprime, cela change tout ».

Michel Desvigne précise qu’il ne veut surtout pas faire de politique. Son avis est écouté. C’est lui qui a réalisé avec Christine Dalnoky le jardin de l’opération de logements de Renzo Piano à Paris, rue de Meaux ; les espaces publics à Lyon ; l’entrée de ville de Montpellier ou les aménagements paysagers de l’espace public autour de la Bibliothèque François Mitterrand à Paris. Nommé au Grand Prix de l’urbanisme en 2003, Michel Desvigne est de plus en plus sollicité par des architectes pour collaborer sur leurs projets. Il a ainsi réalisé ainsi l’immense parc de Greenwich à Londres avec Richard Rogers, les jardins d’un musée de Minneapolis avec Herzog et De Meuron, la place centrale d’Almere aux Pays-Bas avec Rem Koolhaas, et a travaillé avec Norman Foster pour le viaduc de Millau. Au Japon en 2004 Michel Desvigne a conçu un jardin sur le toit d’un nouveau bâtiment de la Keio University de Tokyo.

« Vous savez, précise Michel Desvigne, dans mon travail, les données évoluent sans cesse et il faut s’adapter. C’est aussi le cas de l’avenue du Port. Ce projet a été conçu pour le Bilc, abandonné depuis. Il faut faire évoluer le projet. De plus, il implique de faire table rase d’un morceau du vieux Bruxelles. Je crois que ce projet mériterait d’évoluer. Ces arbres sont un élément important de la perspective qui va se créer à Tour et Taxis. Il suffira peut-être de modifications marginales. Il ne s’agit pas de dire : on n’en veut pas de ce projet. Mais plutôt de convaincre qu’il doit évoluer ».

Comments

2 Responses to “Les 300 platanes qui séduisent Desvigne”

  1. Callebaut André
    août 5th, 2011 @ 11:09

    De platanen verwijderen is crimineel.Zij sieren niet alleen onze hoofdstad.Zij spelen ook een rol bij de zuivering van de lucht.Welke perfide geest kan op zo’n idee komen?
    Als men in Brussel iets wil doen aan het milieu zou men beter de strijd aanbinden tegen graffiti , zwerfvuil,vandalisme en jeugdmisdadigheid,kortom alles wat bijdraagt tot de verloedering van onze hoofdstad .

  2. CREMER Anne
    août 8th, 2011 @ 16:04

    De Havenlaan heeft veel charme : de mooie bomen, de mooie gladde kasseien (een natuurlijke rem aan de snelheid)zijn een stuk uit de gechiedenis van Brussel. Dit project is een schande, in de categorie van alle vernielingsprojecten van de jaren 50-60, waar alles wat ‘oud’ was moet verwijderd worden.
    Aub gebruk uw verstand, en laat de stad leven en ademen !

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