Interpellations au Parlement bruxellois (26/10/2011)
Posted on | novembre 1, 2011 | No Comments
Lisez les interpellations de Serge de Patoul et Aziz Albishari dans la Commission Infrastructure ainsi que la réponse des ministres Grouwels et Kir : téléchargez le pdf (115 Ko)
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“La règle de base de la longévité, c'est l'entretien.”
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"People hate anything well made, you know. It gives them a guilty conscience"
John BETJEMAN.
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“Lorsqu’on crie : « Vive le progrès ! », demande toujours : « Le progrès de quoi ? »”
Stanislaw Jerzy LEC.
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"Parfois, on ne s'explique pas cette haine contre ce qui est différemment beau. Car elle est belle cette avenue du Port, et ce devrait être le seul argument qui vaille, le seul qui devrait importer, le seul auquel se rendre. Ce devrait être aussi simple."
Paul HERMANT, Chroniques, RTBF La Première, 2011.
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"La fonction de l'architecture n'est pas de couper le souffle."
Maurice CULOT.
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"Partout où l’argent s’immisce, il n’est plus possible de faire de l’art, mais la guerre seulement."
William BLAKE.
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"J'aime la grâce de cette rue industrielle"
Guillaume APOLLINAIRE, Zone
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"L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise, et lui servant de rallonge."
Victor HUGO.
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"Rien, précisément, ne trahit plus crûment la mollesse d’un gouvernement que sa capitulation devant les techniciens."
Marc BLOCH.
Lettre de Georges Pompidou, Président de la République Française à Jacques Chaban Delmas, Premier Ministre, en date du 17 juillet 1970
Mon cher Premier Ministre,
J'ai eu, par le plus grand des hasards, communication d'une circulaire du Ministre de l'Equipement -Direction des routes et de la circulation routière- dont je vous fais parvenir photocopie. Cette circulaire, présentée comme un projet, a en fait déjà été communiquée à de nombreux fonctionnaires chargés de son application, puisque c'est par l'un d'eux que j'en ai appris l'existence. Elle appelle de ma part deux réflexions : La première, c'est qu'alors que le Conseil des Ministres est parfois saisi de questions mineures telles que l'augmentation d'une indemnité versée à quelques fonctionnaires, des décisions importantes sont prises par les services centraux d'un ministère en dehors de tout contrôle gouvernemental ; la seconde, c'est que, bien que j'ai plusieurs fois exprimé en Conseil des Ministres ma volonté de sauvegarder "partout" les arbres, cette circulaire témoigne de la plus profonde indifférence à l'égard des souhaits du Président de la République. Il en ressort, en effet, que l'abattage des arbres le long des routes deviendra systématique sous prétexte de sécurité. Il est à noter par contre que l'on n'envisage qu'avec beaucoup de prudence et à titre de simple étude, le déplacement des poteaux électriques ou télégraphiques. C'est que là, il y a des administrations pour se défendre. Les arbres, eux, n'ont, semble-t-il, d'autres défenseurs que moi-même et il apparaît que cela ne compte pas. La France n'est pas faite uniquement pour permettre aux Français de circuler en voiture, et, quelle que soit l'importance des problèmes de sécurité routière, cela ne doit pas aboutir à défigurer son paysage. D'ailleurs, une diminution durable des accidents de la circulation ne pourra résulter que de l'éducation des conducteurs, de l'instauration des règles simples et adaptées à la configuration de la route, alors que complication est recherchée comme à plaisir dans la signalisation sous toutes ses formes. Elle résultera également des règles moins lâches en matière d'alcoolémie, et je regrette à cet égard que le gouvernement se soit écarté de la position initialement retenue.La sauvegarde des arbres plantés au bord des routes -et je pense en particulier aux magnifiques routes du Midi bordées de platanes- est essentielle pour la beauté de notre pays, pour la protection de la nature, pour la sauvegarde d'un milieu humain. Je vous demande donc de faire rapporter la circulaire des Ponts et Chaussées et de donner des instructions précises au Ministre de l'Equipement pour que, sous divers prétextes (vieillissement des arbres, demandes de municipalités circonvenues et fermées à tout souci d'esthétique, problèmes financiers que posent l'entretien des arbres et l'abattage des branches mortes), on ne poursuive pas dans la pratique ce qui n'aurait été abandonné que dans le principe et pour me donner satisfaction d'apparence. La vie moderne dans son cadre de béton, de bitume et de néon créera de plus en plus chez tous un besoin d'évasion, de nature et de beauté. L'autoroute sera utilisée pour les transports qui n'ont d'autre objet que la rapidité. La route, elle, doit redevenir pour l'automobiliste de la fin du vingtième siècle ce qu'était le chemin pour le piéton ou le cavalier : un itinéraire que l'on emprunte sans se hâter, en en profitant pour voir la France. Que l'on se garde donc de détruire systématiquement ce qui en fait la beauté !
Georges POMPIDOU
Pauvre ville
les vandales les architectes
ont arraché ta ceinture verte
Au cordon Bickford
A la corde à sauter
ils ont fait danser
le dernier écureuil
Sur l’opéra des oiseaux
tombe le rideau du deuil
le savoir-vivre des hommes
n’est pas celui des arbres
et les hommes ont tort de dire
que les arbres ont l’ignorance
de mourir
Les hommes n’ont jamais su
lire dans les fougères
et ne connaissent pas
le premier mot du grand traité
d’auto-arboriculture
que les ptérodactylographes
tapaient vert sur blanc
en pleine pierre
de très nombreux siècles
avant Jésus-Christ.
Jacques PREVERT
Le platane et moi
Nous sommes au bord de l'eau,
le platane et moi.
Notre image apparaît dans l'eau,
le platane et moi.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane et moi.
Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi et puis le chat.
Notre image apparaît dans l’eau,
le platane, moi et puis le chat.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane, moi et puis le chat.
Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi, le chat, et puis le soleil.
Notre image apparaît dans l'eau,
le platane, moi, le chat, et puis le soleil.
Le reflet de l'eau nous effleure,
le platane, moi, le chat et puis le soleil.
Nous sommes au bord de l'eau,
le platane, moi, le chat, le soleil, et puis notre vie.
Notre image apparaît dans l'eau :
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Le reflet de l'eau nous effleure,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
le chat s'en ira le premier,
dans l'eau se perdra son image.
Et puis je m'en irai, moi,
dans l'eau se perdra mon image.
Et puis s'en ira le platane;
dans l'eau se perdra son image.
Et puis l'eau s'en ira,
le soleil restera,
puis à son tour il s'en ira.
Nous sommes au bord de l'eau,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
L'eau est fraîche,
le platane est immense,
moi j'écris des vers,
le chat somnole,
nous vivons Dieu merci,
le reflet de l'eau nous effleure,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Nâzim HIKMET
Varsovie, 7 mars 1958