Stadsboom #2: mode d’emploi
Posted on | août 31, 2012 | No Comments
Il s’agit de terrasser la grûûte Kettingzoeg (la grande tronçonneuse) avant 17h00, sous peine de grands malheurs.
La grûûte Kettingzoeg est manipulée par le Bûûmekapper (le bûcheron). Il représente la Mort. Avant, la mort était représentée avec une faux, elle s’est modernisée. Mais le bûûmekapper n’est rien en lui-même…
Le vrai coupable, c’est le Dikkenek (le gros cou). C’est le technocrate, l’apparatchik, le néolibéral. Il n’écoute pas, et il ne voit pas non plus, spécialement les évidences. Surtout, il ne doute de rien. Il sait toujours tout mieux que les autres. Il agit dans l’ombre. C’est lui qui donne les ordres. C’est à cause de lui que le Bûûmekapper est à l’oeuvre. Le Dikkenek est le mauvais génie du Bûûmekapper. Cette année, ce sournois lui a en plus fourni une pikhouweel (pioche) pour qu’il s’attaque aux racines des platanes !…
Alors, pour défendre la décence, les Bûûmredders (les sauveurs d’arbres) ont dû se mobiliser. Ce sont des gens ordinaires, ni spécialement grands ni beaux, mais qui ont du coeur. Ils personnifient le bien.
Ils se défendent avec de gros pavés, sur lesquels s’émousse la lame de la grûûte Kettingzoeg.
Et puis, il y a le Mannenken Pis. On ne le présente plus. C’est l’âme de Bruxelles. C’est celui qui donne des forces. Sa pisse (de la gueuze) guérit les blessures.
Il y a aussi, devant chaque arbre, son parent adoptif. Ce sont les parents responsables, dépositaires de la force protectrice. Ils sont reconnaissables à leur brassard blanc, portant le numéro de leur arbre. Pour la circonstance, ils ont chacun décoré leur arbre le long de l’avenue du Port menacée. Ils veillent au bon accueil, et éloignent paternellement les importuns.
Et tout autour, il y a nous, les participants. Nous sommes les Keezers (les électeurs), qui exprimons notre vote dans la Keesbus (l’urne). Dans Alice au Pays des Merveilles, c’est tous les jours un non-anniversaire, chez nous c’est tous les jours une non-élection.
Electeurs un jour, citoyens tous les jours!
Le poids des votes dans la Keesbus fait perdre de sa force au Bûûmekapper. Aux moments cruciaux, nous hurlons de plus en plus fort NEÏE (Non!)
Nous portons sur nos vêtements les signes de notre attachement à la nature: décor floral, lierre, branchettes…
Nous sommes là avec parents, enfants et amis pour partager ce moment de liesse célébrant le premier anniversaire de la libération des platanes, sauvés in-extremis le 5 septembre 2011, et pour montrer notre opposition ferme à l’attaque sournoise de leurs racines prévue cet automne par les nouveaux plans de l’administration.
lieu: Avenue du Port, au coin de la place Sainctelette.
Ensuite: auberge espagnole. Chacun apporte de quoi boire, son verre, son assiette, de quoi grignoter, et on s’échange.
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