Blocage symbolique du chantier
Posted on | décembre 3, 2012 | 1 Comment
Vendredi 30 novembre 2012, trente personnes ont bloqué symboliquement le chantier du trottoir cyclable avenue du Port, afin d’obliger le fonctionnaire en charge à venir constater le non respect des règlements : racines des platanes arrachées par la pelleteuse, outils non désinfectés, blessures non-traitées, absence d’enrichissement du sol pour favoriser la repousse, etc.
Du côté régional, on a assisté à l’habituelle désinformation.
Bruxelles-Mobilité fait dire par son porte-parole qu’il est « impossible » de travailler autrement si on veut creuser des fondations si près des arbres.
Nous l’avions dit à la ministre depuis le début, et c’est pour cela que nous préconisions de refaire les trottoirs cyclables en dolomie ou en sable ternaire.
A quoi la ministre nous répond qu’il est « impossible » d’entretenir un tel trottoir.
A quoi nous rétorquons qu’il suffit d’y envoyer annuellement un ouvrier muni d’une brouette et d’une pelle.
Mais voilà, cette administration n’a pas beaucoup d’ouvriers en propre et confie tous ses travaux à des gros entrepreneurs routiers… Nos contributions pourraient pourtant favoriser l’emploi ouvrier bruxellois, non ?
Bruxelles-Mobilité ne se presse pas beaucoup pour replanter les platanes, ce qui est pourtant la condition explicite mise au permis d’abattage. Ici aussi son porte-parole déclare que l’abattage ponctuel n’autorise pas la replantation d’arbres jeunes qui risquent de ne pas pousser: « Un permis devrait être délivré plus tard pour un projet global. A moyen terme, ils sont tous à abattre. On ne peut malheureusement pas laisser un arbre vieillissant mourir de sa belle mort en ville pour des raisons de sécurité. »
Et, non, en effet, le rôle des pouvoirs publics n’est pas de « laisser des arbres mourir de leur belle mort ». Le rôle des pouvoirs publics est au contraire de gérer les biens communs « en bon père de famille », afin d’éviter qu’ils se dégradent.
Les arbres de l’avenue du Port n’ont plus été entretenus ni élagués depuis 40 ans !
Et si la sécurité est si importante, pourquoi alors n’élague-t-on pas le bois mort ? Les jours de grand vent, on voit bien le sol jonché de branches.
Nous ne prétendons pas conserver éternellement les arbres. Mais nous savons qu’un sujet jeune replanté dans une rangée peut parfaitement grandir si on prend soin d’éclaircir la ramure des arbres voisins, afin de lui donner assez de lumière.
Bref, Bruxelles-Mobilité fait tout ce qu’il faut pour que les platanes de l’avenue du Port aient l’air le plus malheureux possible, afin de pouvoir tous les remplacer d’un coup par de nouveaux, moins gênants, au nom de la « modernité », de la « mobilité », de la « bonne gouvernance » et même de la… « bio-diversité » !
Ce sont là des arguments biaisés de technocrates et de bétonneurs.
Au vrai, ils enlaidissent la ville en prétendant faire notre bien malgré nous. Cette infantilisation du citoyen est insupportable.
Comments
One Response to “Blocage symbolique du chantier”
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décembre 7th, 2012 @ 11:33
Il est évident qu’on assiste à une mauvaise foi délibérée du pouvoir politique et à une lâcheté administrative et enfin à un déni de démocratie.