Avenue du Port

300 platanes sauvés de justesse, 1.500.000 pavés menacés de disparition

Chic, rapide et pas cher

Posted on | mai 25, 2012 | No Comments

En attendant, un aménagement provisoire pour améliorer déjà un peu les choses…

Pour le réaménagement temporaire, ’AED (Bruxelles Mobilité) propose de refaire les trottoirs en pavés de béton 20 x 20 cm.

avenue des Neuf Provinces, Ganshoren

Un trottoir en dolomie à Ganshoren (avenue des Neuf Provinces): impossible sur l'avenue du Port selon Bruxelles Mobilité (mais beaucoup moins cher…).

Il y a lieu de réfléchir aux principes généraux, d’abord

  • Nous voulons tenir compte du bilan carbone de l’avenue du Port.  Le béton est très peu performant de ce point de vue [1].
  • Empreinte écologique : les matériaux naturels et indigènes sont bien plus performants.
  • Penser à des travaux « minimum déchets », on ne peut plus aller jeter les briquaillons « ailleurs » et construire systématiquement avec des matériaux neufs.
  • Il y a lieu de mettre en place des procédés qui consomment de la main d’œuvre et qui sont économes en énergie (même si les esclaves énergétiques sont encore actuellement bon marché) : penser à l’emploi qualifié, même si cela entraîne une baisse ponctuelle de « productivité ».
  • Il faut maintenir le caractère patrimonial de l’avenue.
  • C’est aussi une exigence morale : le bâti existant est le fruit du travail humain antérieur.  Le déjà là incorpore le génie, la culture et les savoir-faire, les souffrances et la fierté des hommes qui nous ont précédé.  La rénovation est un acte de respect de civilisation : elle est une reconnaissance, une justice rendue.
  • Concrètement, pour la ville, la durabilité renvoie à la rénovation urbaine, au recyclage : on ne jette plus, on réaffecte.  La motivation centrale de ce refus du gâchis est la rareté et le coût global des matières premières, et de leur empreinte écologique.

Réfléchir aux stratégies à mettre en place

  • Permettre maintenant l’utilisation de pavés de béton c’est créer un précédent.  Ils feront alors partie de l’image de l’avenue du Port, et s’imposeront plus facilement lors de la rénovation définitive.  Essayer d’imposer dès maintenant les pavés platines là où le revêtement en dur doit être refait.
  • Imposer dès maintenant des matériaux qui seront utilisés dans le futur.
  • Imposer directement la replantation des jeunes platanes, là où il en manque.
  • Imposer le recul à l’alignement d’origine : haies plantées indûment sur le trottoir.
  • Nous sommes en faveur d’un aménagement de type « espace verts » à savoir une large piste en dolomie.  Le défaut principal de la dolomie est son ravinage.  Mais ce défaut n’est pas à craindre puisque nous sommes en terrain rigoureusement plat.
  • Pousser l’AED à inscrire des crédits « stock » pour une agence d’économie sociale chargée de l’entretien ponctuel.  A défaut, pousser l’AED a augmenter  les effectifs de son personnel ouvrier statutaire.

 


[1] On estime l’énergie grise du béton à 1.850 kWh/m3 (source : Wikipedia).  Imaginons une avenue de 1.600 m avec deux trottoirs larges de 3m, faite de pavés béton de 8 cm d’épaisseur, sur fondation de béton maigre et sable stabilisé de 16 cm : 1600 x 2 x 3 x 0,16 = 1.536 m3.  Soit une consommation de 2.850.000 kWh = de quoi chauffer un appartement bruxellois pendant 150 ans.

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